Ministère de l’Environnement (MDE)

Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP)

 

ORGANISATION ET STRUCTURATION DES UNITÉS DE GESTION

 

TERMES DE RÉFÉRENCE

1.- Mise en contexte

L’Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP), institution autonome sous la tutelle du Ministère de l’Environnement (MDE) a identifié la conservation de la biodiversité comme une priorité et cherche à promouvoir l'expansion et la gestion durable des aires protégées (AP) en tant que stratégies clés en Haiti.

Le décret-loi portant sur la gestion de l’environnement et la régulation de la conduite des citoyens et citoyennes pour le développement durable (cf. Le Moniteur, 26 Janvier 2006) assigne les fonctions suivantes à l’ANAP :

  • Gérer et coordonner le Système National des Aires Protégées ;
  • Coordonner la préparation et la mise en œuvre du plan national de gestion des aires protégées ;
  • Protéger la diversité biologique in situ et ex situ ;
  • Élaborer et approuver les plans d'aménagement des aires protégées des catégories relevant de sa juridiction et suivre leur implantation ;
  • Étudier les espèces animales et végétales des catégories d’aires protégées relevant de sa juridiction et réaliser des inventaires de flore et de faune ;
  • Préserver les aires protégées sous son administration ainsi que celles sous cogestion ;
  • Élaborer des règlements d'accès aux aires protégées sous sa juridiction et aux ressources biogénétiques et en autoriser l’accès ;
  • Intégrer, de manière responsable, les populations et les collectivités territoriales dans la gestion des aires protégées sous sa juridiction.

Les objectifs de l’ANAP sont « de conserver, de créer et de gérer les différentes catégories d’aires protégées de les mettre en valeur dans une perspective harmonieuse de développement durable et sur le plan social et économique des communautés locales ». Ainsi, L’ANAP doit être vue comme un outil de gouvernance moderne des APs. De ce fait, elle s’attache à promouvoir le partenariat public/privé et à rendre fonctionnel le SNAP par la mise en place de procédures de communication entre les différentes composantes du système.

L’adoption d’un plan d’action de renforcement de capacités organisationnelles permettra de surmonter à des obstacles de conservation grâce à l'amélioration de la situation institutionnelle, juridique et politique. La mise en œuvre d’actions pilotes de gestion des zones protégées avec une diversité d'approches de gestion communautaire et efficace en Haiti pourra valoriser les éléments de conservation de la biodiversité. Sur ce, l’ANAP sera en mesure de coordonner la création et l’exécution d'une approche axée sur le terroir intégrant effectivement les activités de conservation des Aires Protégées dans l'ensemble du milieu grâce à une meilleure utilisation du concept de "biosphère"

Pour ce faire, l'accent sera mis sur les unités de gestion d’aires protégées qui constitue une adresse précise aux objectifs mondiaux de conservation de la biodiversité, Ce plan d’action contribuera également à soutenir l'intérêt d’Haiti dans la création d'un système national d'aires protégées qui permettra de consolider les leçons apprises.  D’où, il a été décidé de procéder à la structuration et au renforcement des unités de gestion en désignant et en plaçant des responsables et cadres à chaque aire protégée en Haiti.

 

  1. Description de la fonction de Directeur de l’Aire Protégée

Lorsqu’un milieu naturel est déclarée Aire Protégée, il doit être préservé et l’Etat peut le classer en définissant son type de gouvernance et son niveau de catégorie.  Toutes les activités relevant de l’Aire Protée ou du parc, devenu déclaré par arrêté ou décret, sont alors strictement réglementées. A la tête de cette aire protégée se trouve un directeur ou une directrice.

 

1.1.- Attributions du Directeur

Le directeur / la directrice d’un parc naturel ou d’une réserve gère l’ensemble des activités permettant de protéger et de mettre en valeur ces espaces. Préservation de l’environnement mais aussi promotion de ce dernier sont au cœur de cette fonction.

Dans une aire protégée ou parc naturel de type de gouvernance étatique, le territoire et les missions du parc sont définies par l’Agence Nationale des Aires Protégées.

Le directeur du parc naturel est un véritable chef d’orchestre aux multiples fonctions. Avant tout, c’est un gestionnaire qui gère un budget et des cadres et employés (agents techniques, techniciens, ingénieurs des eaux et forêts…) mais c'est aussi un gestionnaire de projets et un communicant qui doit assurer la promotion, la préservation et le développement de sa structure (marketing territorial, communication institutionnelle...).

En règle générale, le Directeur du parc sera chargé d’appuyer la Direction Générale de l’ANAP dans le respect des obligations du gouvernement dans le cadre des engagements pris et des conventions signées Il participera au maintien d’une collaboration étroite avec d'autres partenaires techniques et financiers assurant le cofinancement dans l’exécution des projets et programmes.

C’est aussi un spécialiste de l’environnement qui peut, par exemple, mettre en place dans le parc toutes les conditions nécessaires à la vie et à la reproduction de telles ou telles espèces d’oiseaux ou de reptiles par exemple.

Spécifiquement, le directeur du parc est considéré comme le conservateur principal de son Aire Protégée. A ce titre, les responsabilités du conservateur principal sont multiples, il doit :

  • Contribuer à l’élaboration du plan d’aménagement et de gestion de son site,
  • Assurer la mise en œuvre du plan de gestion et opérationnel de l’AP ;
  • Assurer l’intégrité de l’aire protégée contre toutes sortes de chasse, d’exploitation abusive et d’empiétement,
  • Appliquer le plan d’action de l’aire protégée et préparer les programmes annuels,
  • Planifier les activités de l’aire protégée,
  • Gérer les aspects administratifs et comptables et préparer le budget / Assurer l’intégrité financière et comptable de l’aire protégée,
  • Rédiger les rapports d’activités,
  • Assurer le secrétariat exécutif de tous les organes consultatifs (comité de direction, comité d’appui ou conseil de gestion de l’aire protégée, comité d’orientation, comité scientifique),
  • S’assurer qu’un personnel compétent et motivé est disponible,
  • Assurer la gestion des infrastructures appropriées dans les limites du budget,
  • S’assurer que toutes les activités menées à l’intérieur de l’aire protégée sont conformes aux lois et réglementations,
  • S’assurer de la satisfaction optimale des visiteurs,
  • Mettre en place un dispositif de miradors et assurer la fonctionnalité des pistes de visite,
  • S’assurer que les programmes d’intervention approuvés (par exemple, la lutte contre les animaux posant des problèmes, la mise à feu précoce) sont exécutés dans les limites de temps et de budget,
  • Assurer des relations harmonieuses avec les communautés environnantes et avec les collectivités territoriales,
  • Collaborer avec des scientifiques pour des travaux de suivi écologique et de recherche ;
  • Assurer un bon équilibre entre la conservation et l’utilisation des ressources dans l’aire protégée.

 

  • Profil du Directeur d’une aire protégée

Le profil d’un directeur de parc ou d’une réserve naturelle peut être celui d’un scientifique avec une expérience dans la gestion des milieux de vie. Un profil de gestion + formation scientifique est nécessaire. A ce poste, les formations académiques BACC +5 dans une université certifiée et reconnue ne sont pas suffisantes. Mais un minimum de 5 années d’expériences professionnelles dans le domaine de l’environnement est fondamental. Il est à signaler que les formations universitaires master et post-master dans le domaine de l'environnement et dans la gestion de projet avec une expérience dans ce dernier domaine sont aussi intéressantes.

Le Directeur de l’AP doit avoir des notions de droit de l’environnement en vue de bien travailler à la promotion et à la vulgarisation des lois, décrets et conventions internationales relatifs aux aires protégées.

 

  • Les qualités générales d’un directeur de l’Aire Protégée

Diplomatie, compétences techniques, juridiques et en gestion, telles sont les qualités et compétences essentielles pour exercer la fonction de Directeur d’une aire protégée ou d’un parc. Il doit être un Détenteur (trice) d’une licence universitaire liée à la gestion des ressources naturelles et/ou gestion de l’environnement (agronomie, écologie, économie de l’environnement, biologie, etc.). Spécifiquement, un directeur de l’AP doit avoir au moins les qualités suivantes :

  • Désir d'assumer des responsabilités et de réaliser des activités en permanence au sein de l’aire protégée,
  • Esprit d'initiative, audace et originalité dans le choix des objectifs de conservation et des moyens de mise en œuvre,
  • Énergie et persévérance au niveau de l’atteinte des objectifs,
  • Confiance en soi,
  • Capacité à résister au « stress » et aux frustrations,
  • Volonté de prendre des décisions et d'en assumer les conséquences,
  • Capacité à agir avec discernement en fonction des circonstances en ménageant les susceptibilités,
  • Aptitude à s'exprimer verbalement et sens des contacts humains 

 

  1. Equipe de direction d’une aire protégée ou Unité de Gestion du Parc

Des cadres et techniciens travaillent au sein de l’AP en fonction de leurs compétences et spécialités. La composition d’une équipe peut prendre la forme suivante :

  • Service de la conservation de la biodiversité coordonné par un Responsable de Suivi écologique et recherche ;
  • Service chargé des opérations de sécurité et de surveillance environnementale coordonné par un Représentant de la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP) au grade d’Officier principale de gardes en chef en charge du cadre opérationnel de commandement de l’Aire Protégée
  • Service de l’écotourisme et de la valorisation économique
  • Service de l’information et de l’éducation à l’environnement,
  • Service administratif et comptable
  • Personnel de soutien : gardien, ménagères, jardinier, etc

 

2.- Attributions du Responsable de Suivi Ecologique et de Recherche

2.1.- Fonctions principales

Le Responsable de suivi écologique sera recruté localement sur la base d'un processus national de sélection. Sous l’autorité de la Direction Générale de l’ANAP, il est responsable de la conception et de l’utilisation des outils et méthodes de suivi écologique, de l’interprétation des résultats du suivi écologique et de l’identification de thèmes de recherche utiles à l’approfondissement des connaissances sur les ressources et les tendances de leur dynamique.

Sous la supervision du Directeur de l’Aire Protégée et en étroite collaboration avec les membres de l’Unité de Gestion, le Responsable du Suivi-écologique est chargé de superviser le développement, le déploiement et le bon fonctionnement du système de suivi-écologique du paysage du parc.

 

2.2.- Devoirs et responsabilités

Pour bien comprendre et répondre aux diverses pressions exercées sur les espèces en péril dans la région, le Responsable de suivi écologique jouera le rôle de spécialiste du Suivi-Evaluation pour les projets mis en œuvre sur le site et se consacrera essentiellement au suivi écologique qui s’articulera sur les aspects suivants :

  • Le suivi du changement de la couverture végétale avec la participation des communautés locales et collectivités territoriales pour définir les moyens de valider les progrès et sanctionner les actes de dégradation ;
  • Le suivi de la Biodiversité et des espèces ciblés en particulier ;
  • Le suivi de l'utilisation des terres : les conditions et modalités d'utilisation durable des terres dans les zones périphériques et en particulier dans les zones tampon ;
  • L’application de méthodes appropriées pour lutter efficacement contre les feux de brousse.
  • Organise les inventaires périodiques de la faune dans l’aire protégée en menant les actions suivantes :
    • Prépare les projets d’inventaire périodique soumis au directeur ;
    • Mobilise les ressources humaines et matérielles nécessaires ;
    • Constitue les équipes d’inventaire
    • Assure la formation des membres des équipes
    • Dote les équipes des équipements nécessaires (GPS, bottes, boussoles, carnets, fiches, radio,)
  • Supervise le déploiement quotidien des équipes sur le terrain
  • Faire le point quotidien du déroulement de l’inventaire avec les chefs d’équipe en vue du traitement des difficultés et problèmes
  • Traite les données de l’inventaire
  • Tient les résultats des inventaires périodiques à la disposition des structures de l’aire protégées et des structures externes
  • Organise les inventaires floristiques périodiques sur la base des méthodes définis et suivant la démarche logique propre à ce type d’inventaire :

-Traite les données de l’inventaire floristique

-Collecte et traite les données climatiques (température, pluviométrie, vitesse du vent, …)

-Suit les dégâts causés par les animaux

-Conçoit des fiches de collecte de données sur les dégâts

-Organise des tournées au sein de l’AP pour constater les dégâts

-Centralise les données sur les dégâts

-Etablit le rapport périodique sur les dégâts

  • Participe à l’élaboration des SIG et suit l’évolution des données
  • Pilote les actions de reforestation à l’aide d’espèces locales dans l’aire protégée par le reboisement artificiel ou la régénération naturelle assistée ;
  • Veille au contrôle de l’état sanitaire des animaux et ressources halieutiques.

 

Le chargé du suivi écologique mènera un certain nombre d’activités spécifiques dont quelques-unes sont citées ci-dessous. Il :

  • Entretient une coopération technique étroite avec l’ensemble des partenaires à la recherche et à la formation
  • Examine les demandes de stages et les projets de recherche, afin d’en juger la comptabilité avec les objectifs et la politique en matière de recherche de l’aire protégée ;
  • Suit les études menées dans l’aire protégée et veille au respect des dispositions établies et agréées par les chercheurs ;
  • Formule les préoccupations particulières nécessitant des travaux de recherche et d’études à confier à des étudiants, consultants ou chercheurs
  • Tient les résultats de la recherche à la disposition des demandeurs
  • Réalise des missions d’expertise et participe à la formulation des avis de l’aire protégée dans le cadre de la réalisation d’études d’impact environnemental et social
  • Planifie des formations et le recyclage du personnel et des partenaires et acteurs locaux :
  • Anime des sorties et voyages d’études orientés sur l’aire protégée
  • Entretient une coopération technique étroite avec l’ensemble des partenaires à la recherche et à la formation
  • Examine les demandes de stages et les projets de recherche, afin d’en juger la comptabilité avec les objectifs et la politique en matière de recherche de l’aire protégée ;
  • Suit les études menées dans l’aire protégée et veille au respect des dispositions établies et agréées par les chercheurs ;
  • Formule les préoccupations particulières nécessitant des travaux de recherche et d’études à confier à des étudiants, consultants ou chercheurs
  • Tient les résultats de la recherche à la disposition des demandeurs
  • Réalise des missions d’expertise et participe à la formulation des avis de l’aire protégée dans le cadre de la réalisation d’études d’impact environnemental et social.
  • Planifie des formations et le recyclage du personnel et des partenaires villageois :
  • Anime des sorties et voyages d’études orientés sur l’aire protégée.

 

 

2.3.- Qualifications Requises

  • BACC + 5 ou Diplôme en sciences Naturelles ou Sciences de l’Environnement ;
  • Au moins 5 années d’expériences professionnelles réussies dans le domaine de l’écologie et les systèmes de suivi écologique ;
  • Bonne maitrise de l’outil informatique, des gestions de données scientifiques et des méthodes quantitatives d’analyse de données ;
  • Solides compétences en communication interpersonnelle ;
  • Aptitude à vivre et à travailler dans des régions éloignées ou zones difficiles avec des conditions rudimentaires.
  • Excellentes compétences en communication écrite et orale en français et, si possible, connaissance pratique de l'anglais ;
  • Excellente capacité de communication orale et écrite en Français.
  • Avoir des connaissances naturalistes, scientifiques, des pratiques et des acteurs de gestion des espaces naturels
  • Avoir une forte connaissance en Ecologie végétale et écologie des espèces de faune ;
  • Connaissance des ressources naturelles de l’aire protégée
  • Bonne connaissance des méthodes et outils de suivi écologique
  • Connaissance de l’organisation et du fonctionnement de l’environnement institutionnel et des acteurs publics, privés et communautaires de gestion de l’aire protégée
  • Techniques d’inventaire de la faune terrestre et aquatique
  • Techniques d’inventaire de la flore
  • Maîtrise de l’outil informatique (logiciels de bureautique et logiciels spécifiques de traitement de données d’inventaire de faune et de flore)
  • Forte capacité d’analyse des contextes
  • Capacité à communiquer des informations complexes et techniques à l’endroit de techniciens mais également d’audiences plus générales ;
  • Aptitude à négocier efficacement dans des situations sensibles.
  • Aptitude à atteindre des résultats par persuasion, influence et travail avec les autres.
  • Des compétences à faciliter efficacement des réunions entre divers acteurs (gouvernement, des ONGs, les OCBs, représentants de la communauté internationale et des leaders communautaires).

 

  1. Les fonctions d’un agent de sécurité ou garde environnemental de l’AP

Un agent de l’aire protégée doit être polyvalent. Outre ses missions de surveillance, il participe aux différents aspects de la vie du site. La carte de reconnaissance des agents et le port de la tenue (uniforme) officielle est obligatoire sur le site. Elle permet aux visiteurs de distinguer les agents du personnel civil et est également une preuve de l’autorité dont les agents sont investis. Il est de la responsabilité du Directeur du parc de veiller à ce que chaque agent dispose de ses effets et les utilise à bon escient. Tout manquement doit trouver remède, soit par la commande d'effets vestimentaires au niveau supérieur, soit par des mesures prises par le Directeur qui, faut-il le rappeler, doit en toutes choses montrer l'exemple.

La Structure Organisationnelle des agents ou gardes environnementaux est ainsi répartie :

  1. Officier principale de gardes en chef en charge du cadre opérationnel de commandement de l’Aire Protégée au rang de Chef de Service ;
  2. Officier de gardes et délégué aux visiteurs ;
  • Brigadiers en chef de station / poste de surveillance ;
  1. Gardes principaux ;
  2. Gardes de première classe ;
  3. Gardes de deuxièmes classe. ;
  • Garde bénévole ou volontaire

 

 

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